Les enfants Dys : La dyspraxie

La sophrologie comme proposition d’aide aux enfants dyspraxiques

 

« Elle regarde son petit garçon et observe comme il est malhabile. Il lui est difficile de s’habiller seul, de boutonner sa veste, et plus encore de nouer ses lacets. Elle pense qu’il n’arrive pas encore à couper ses aliments sans faire déborder son assiette. Et puis il est gauche, même dans sa façon de se déplacer, de bouger.

A l’école on lui rapportait qu’il se détournait des jeux de construction sans préférer pour autant le dessin ou le coloriage. Maintenant à l’âge d’écrire et d’apprendre à lire, les difficultés s’accumulent. Il se déconcentre rapidement. Il a beaucoup de mal lorsqu’il s’agit de se repérer dans un texte : les lettres, les lignes, les chiffres, tout se confond. En géométrie quand il s’agit de tracer un trait, de repérer les symétries, cela se complique encore.

Et lors des activités sportives, il n’y a toujours pas de plaisir ! Trop de difficultés pour se repérer sur le terrain, coordonner ses mouvements rapidement. On lui reproche d’être lent, maladroit et trop vite fatigué.

Quel contraste ! Entre sa vivacité, sa curiosité, son aisance verbale et ses difficultés physiques ! »

 

La dyspraxie est mal connue du grand public, donc souvent tardivement dépistée et difficile à faire reconnaître. La mise en évidence de la dyspraxie sera effectuée par plusieurs professionnels. L’orthophoniste pour les troubles du langage à l’écrit, le psychomotricien ou l’ergothérapeute pour les troubles de motricité, un orthoptiste pour les troubles visuels souvent associés. Néanmoins c’est un pédiatre ou neuro-pédiatre qui fera la synthèse des différents bilans pratiqués pour écarter les causes neurologiques et génétiques et poser le diagnostic de la dyspraxie. Un dossier déposé à la Maison départementale des personnes handicapées devrait permettre d’obtenir l’aide d’un auxiliaire de vie AVS en classe et/ou des moyens techniques tel qu’ordinateur, logiciels dédiés et tablette inclinée pour favoriser une scolarité dans un environnement standard.

Le geste est programmé par le cerveau et nécessite une décomposition en plusieurs mouvements. Dans le cas d’une dyspraxie cela se traduit par une difficulté à programmer les gestes volontaires, d’où les troubles essentiellement de la motricité fine. Sont souvent associés des problèmes de visualisation dans l’espace d’où des difficultés dans le repérage ou la construction dans l’espace.

Il est difficile d’identifier une cause caractéristique mais on sait que les grands prématurés sont plus enclins à être dyspraxiques, certaines zones du cerveau étant non-fonctionnelles. Et elle est majoritairement associée à un trouble du déficit de l’attention et/ou d’autres troubles des apprentissages comme la dyslexie, la dysgraphie, la dyscalculie ou la dysorthographie.

 

Cependant, malgré l’ampleur des troubles, il est possible de soulager et d’améliorer certaines difficultés.

La sophrologie permet une approche large, et va pouvoir progressivement apporter des améliorations sur différents plans.

En tout premier lieu, le corps. Pour l’enfant, il s’agit de commencer par renforcer le schéma corporel afin de mieux percevoir et appréhender le corps vécu de l’intérieur. Mais aussi du dehors, c’est à dire acquérir la perception du corps à l’extérieur, le volume occupé dans l’espace. Afin de permettre à l’enfant de se sentir, dans ses postures, et ses gestes, qu’il acquiert une conscience de ses propres mouvements. La sensorialité fera partie des éléments travaillés pour ramener l’enfant dans une meilleure connaissance de son corps.

Avec les perceptions seront travaillées systématiquement celles de l’ancrage. La stabilité ressentie et une forme d’assurance trouvée, rendra possible des gestes plus fins, mieux définis à partir du corps vécu comme amarré, plus stable.

L’enfant dyspraxique est anxieux, stressé et soumis à une grosse pression, celle du vouloir faire comme les autres alors qu’il est limité dans ses capacités. C’est injuste constate-t-il de ne pouvoir vivre comme les autres. Sans pour autant savoir comment différer ce constat.

La sophrologie va pouvoir aider l’enfant à mieux réguler ses émotions, surtout celles négatives, à mieux gérer la pression vécue quotidiennement dans les différentes situations de mise en échec. Grâce à des exercices, notamment de relaxation dynamique et de respiration et aussi par la parole et la verbalisation des frustrations, il pourra progressivement mieux aborder les situations et mieux dépasser sa condition.

 

Ensuite, la sophrologie pourra apporter des améliorations sur le plan du geste lui-même. En effet, une fois que le schéma corporel sera renforcé et que l’ancrage permettra de constituer des repères spatio-temporels plus fixes, il sera possible de travailler sur les capacités de mentalisation des différentes étapes du mouvement à effectuer. D’abord la visualisation du geste pour ensuite l’effectuer. En créant cette dynamique sur le plan mental d’abord puis corporel ensuite, l’enfant gagnera en régularité et en confiance.

 

Ainsi, la sophrologie avec son approche globale peut apporter des améliorations sur plusieurs plans. Dans l’optique d’une reprise de confiance basée sur une meilleure connaissance de son corps, l’enfant pourra progressivement reconquérir le sentiment de sécurité et de maîtrise et développer de nouvelles stratégies d’adaptation. Devenir le sujet. Etre l’acteur. N’est-ce pas ainsi qu’il pourra surmonter son handicap ?