Catégorie : Sciences & Neurosciences

Pourquoi « Respirer » pour se calmer ?

Quand je me sens stressé, prêt à exploser, j’entends souvent dire « Respire! ». Et pourquoi?

Allonger l’expiration va favoriser le mieux-être. Comment?

Il y a dans notre corps, aux commandes, le système nerveux central et tout un réseau qui le met en relation avec nos différents organes. Le système nerveux autonome travaille pour les coordonner à l’insu de notre volonté. C’est lui qui régule par exemple la fréquence des battements du cœur, le rythme de notre respiration, les mouvements des muscles lisses, les variations de température…

Dans le stress, chacun a son propre rôle. Le système sympathique est là pour « accélérer » alors que le parasympathique est là pour « freiner ».

Le système nerveux autonome sympathique, fait en sorte d’adapter le corps à la situation à laquelle il est confronté : surprise, peur, colère, agression… . Pour cela il commande immédiatement la sécrétion d’adrénaline pour la réponse musculaire immédiate. L’autre hormone sécrétée plus lentement, le cortisol, prépare le corps à l’état de tension qui peut se prolonger, en maintenant un taux élevé de glucose en circulation. C’est le syndrome d’adaptation.

Le système parasympathique, à l’inverse installe l’équilibre dans le corps pour qu’il revienne à ses fonctions de digestion ou récupération par le sommeil. Les hormones sécrétées sous l’action du système parasympathiques sont celle du bien-être :

  • Endorphine qui calme les sensations douloureuses;
  • DHEA hormone de jouvence;
  • dopamine  et ocytocine qui favorisent le sentiment de bien-être et de plaisir;
  • mélatonine, qui installe le sommeil.

En réalité, il faudrait dire « Expire ». Car c’est l’expiration qui va favoriser le retour au calme.

C’est l’expiration qui agit directement sur le système parasympathique et induit la présence des hormones qui donnent les sensations de mieux-être et de confort.

Alors RESPIREZ, et surtout EXPIREZ longuement, tranquillement afin de faire venir en vous le calme

Le manque de sommeil a-t-il un impact sur le cerveau des ados?

De nombreux parents se préoccupent de la difficulté croissante de leur ado à rester concentré pour effectuer un travail scolaire soutenu ou des tâches simultanées. L’attention est « volatile ». Des questions se posent. Est-ce l’incapacité à fixer l’attention ? Est-ce un manque de motivation ? Les parents et les professeurs s’interrogent. Comment remobiliser ces capacités chez les jeunes ?

Et si la réponse nous était donnée par l’observation des rythmes du sommeil ?

Le manque de sommeil pourrait-il modifier le développement du cerveau chez les jeunes ?

 

Des chercheurs de l’Inserm et de l’Institut National de la Santé, en collaboration avec l’Académie de Finlande ont mis en observation des adolescents. Et ils ont établi une relation entre les habitudes de sommeil, la structure de leur cerveau et leurs résultats scolaires.

177 élèves de 14 ans dans la région parisienne ont participé. Observés par imagerie cérébrale, interrogés notamment sur leurs habitudes de sommeil, les participants ont révélé une grande variabilité dans leurs horaires de coucher et de lever, et une grande amplitude entre les rythmes de la semaine et du week-end. En effet, en moyenne, les enfants se couchent à 22h20 en semaine et se lèvent à 7h06. Pendant le week-end, les horaires sont retardés à 23h30 pour le coucher et 9h45 pour le lever.

Jean-Luc Martinot, pédopsychiatre et chercheur à l’Inserm, unité Neuro-imagerie et psychiatrie, a constaté que « ce décalage dans les heures de lever s’accompagnaient d’une diminution du volume de plusieurs régions du cerveau, notamment les cortex frontal et cingulaire antérieur et le précuneus, qui jouent un rôle important pour l’attention, la concentration et la régulation des émotions. » Et Jean-Luc Martinot d’ajouter : « Certains ados sont à l’école mais leur cerveau est resté sur l’oreiller. » Cette étude semble montrer que les variations du volume du cerveau sont d’autant plus importantes que les variations entre le rythme du sommeil de la semaine et du week-end sont très marquées.

En d’autres termes, il y a moins de matière grise dans les régions frontales des ados qui se couchent encore plus tard le week-end. Et les résultats scolaires sont corrélés à cette diminution de la substance grise.

D’autres scientifiques arguent que l’usage de drogues et d’alcool peuvent intervenir tout autant dans ces troubles du développement de la matière cérébrale. Même s’ils demandent à ce que cette étude soit répétée pour valider ces résultats, il n’en reste pas moins que l’alarme doit être donnée.

Il faut protéger le sommeil des adolescents autant que celui des enfants.

Tant que la maturation du cerveau n’est pas terminée (jusqu’à 21 ans, voire 25) le sommeil doit être long, profond et les rythmes réguliers afin de préserver le bon développement cérébral. Il en va de la qualité des résultats scolaires. Aidons nos enfants à devenir des adultes aux pleines capacités.

Emmanuelle Guillon sophrologue

 

Le corps et ses émotions cartografiées

La première carte corporelle des émotions

Des chercheurs finlandais ont détaillé les effets physiques du bonheur, de la peur, de la tristesse et d’autres sentiments.

«La peur au ventre», «sentir monter la colère», «la tristesse me serre le cœur». La langue française attribue depuis des siècles une manifestation physique à chacune de nos émotions, et les recherches scientifiques menées ces vingt dernières années ont montré que cela n’avait rien d’une croyance populaire. Dernière preuve en date: la «carte corporelle des émotions » établie par des chercheurs finlandais. Leurs travaux, publiés fin décembre dans les Comptes rendus de l’Académie des sciences américaine (PNAS), confirment notamment que les principales émotions humaines que sont la peur, la tristesse ou le bonheur sont ressenties physiquement de la même façon pour tous, quelle que soit la culture d’origine de l’individu.